Mohammed VI
1PRÉSENTATION
Mohammed VI (1963- ), roi du Maroc (1999- ).
2LES ANNÉES DE FORMATION DU PRINCE HÉRITIER
Né à Rabat, le prince héritier Sidi Mohammed monte sur le trône à la mort de son père Hassan II le 23 juillet 1999, sous le nom de Mohammed VI, devenant ainsi le dix-huitième souverain de la dynastie chérifienne depuis 1664. Son frère cadet, Moulay Rachid, est le second dans l’ordre de succession.
Éduqué par une gouvernante française réputée pour sa sévérité, Sidi Mohammed suit ses études primaires et secondaires dans l’école du palais royal réservée aux enfants des personnalités traditionnelles et politiques. En 1985, il obtient un diplôme de droit international portant sur « l'Union arabo-africaine et la stratégie du royaume du Maroc », et effectue un stage à la Commission européenne de Bruxelles, alors présidée par Jacques Delors qui le dépeint comme un jeune homme « timide [quoique] autoritaire ». Cette formation est complétée par un doctorat en droit à l’université de Nice, un diplôme en sciences politiques, et un stage au siège des Nations unies à New York.
3UN ROI QUI S’ENGAGE SUR LA VOIE DE LA DÉMOCRATISATION
Fils d’un roi habitué à gouverner seul et qui a laissé à son successeur le soin de moderniser la monarchie, Mohammed VI hérite d’un pays placé au 125e rang dans le monde pour le développement économique et social. Si l’idée d’une « transition à l’espagnole », à l’exemple de l’arrivée au pouvoir de Juan Carlos Ier, peut décrire l’espoir de tout un peuple, les grands problèmes à résoudre (la question des islamistes et du Sahara-Occidental essentiellement) sont d’une tout autre nature. La dénonciation de « l’immobilisme » du Makhzen (l’administration toute puissante) et le limogeage du Premier ministre Driss Basri, trois mois après sa montée sur le trône, marquent une véritable volonté de démocratisation, renforcée par l’autorisation du retour au Maroc de l’opposant historique au régime, Abraham Sarfaty.
État musulman gouverné selon les principes les plus proches de l’islam orthodoxe, le Maroc doit cependant compter avec la pression de l’islamisme radical à l’œuvre en Algérie, et contenu par une main de fer en Tunisie. De leur côté, les différentes forces politiques démocratiques de droite comme de gauche restent unies par un nationalisme intransigeant, qui s’exerce en faveur de la « marocanité du Sahara-Occidental » et face à l’Algérie voisine avec qui les relations ont toujours été aigres-douces. Il reste que Mohammed VI, nommé chef d’état-major par son père peu de temps avant sa mort, bénéficie de la confiance de l’armée et de ses officiers.